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  le blog alain Barré

Un peu de poésie dans ce monde de brutes, un peu de réalité dans la poésie !

"Les mauvaises gens" Etienne DAVODEAU

Etienne DAVODEAU est né dans les Mauges, à Botz, un petit village de l’ouest, dans la France profonde. Dans cette région on respectait les notables, les patrons et l’église qui pactisait avec les deux premiers. Les parents d’Etienne sont nés et ont grandi dans cette ambiance très réactionnaire, ils ont travaillé dans les usines locales, essentiellement orientées vers la production de chaussures. C’est là qu’ils ont découvert la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) qui a été à l’origine dans ces campagnes d’une véritable révolution sociale et spirituelle. Etienne décrit leur vie ainsi que la vie de ce bourg, semblable à bien d’autres dans la région. Botz interviewe ses parents, ses proches, ceux qui ont participé à cette aventure, à la fois extraordinaire et banale. Que l’on soit né en Vendée, en Maine-et-loire, ou d’autres départements du grand Ouest, l’on s’y retrouve, c’est notre vie, celle de nos parents, une tranche d’histoire méconnue des grands médias et de la grande littérature. Etienne Davodeau a visé juste, il n’a pas écrit pour un public intello en mal de la « grande » culture. Il a écrit pour des gens simples qui ne plongent sûrement pas souvent leur nez dans un bouquin. Pour leur simplifier la tâche le récit est traité sous forme d’une Bande dessinée. Pas de chichi dans sa BD, elle est en noir/blanc : un dessin net, précis avec des nuances de gris. Les cadrages sont particulièrement remarquables : il a traité chaque vignette comme s’il s’agissait d’un story-board de film, plaçant sa « caméra » d’une manière inattendue, suggestive et explicite.

De la belle ouvrage comme on dit et, même plus que cela, de l’art, du grand art ! Les lecteurs ne s’y sont pas trompés : grand prix de la critique, prix France-info 2006, prix du public, prix du scénario Angoulême 2006. Si vous ne l’avez pas encore lu, précipitez-vous de toute urgence dans la première librairie venue et achetez-le !  S’il n’y a qu’un livre à lire cette année, ne cherchez plus, c’est celui-là !

« Les mauvaises gens », Etienne Davodeau, édition Delcourt, 13, 50 €

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