1 Mars 2022
La situation en Ukraine aurait-elle pu évoluer différemment ? Les accords de Minsk signés en 2014 prévoyaient :
- de procéder à des élections anticipées dans le Donetsk et le Lougansk.
- Démilitariser la zone de conflit, en retirant du territoire ukrainien le matériel militaire, les forces armées et les combattants étrangers.
Le respect de ces accords aurait sans doute abouti à une autonomie plus ou moins grande de ces territoires. L’exemple de la Tchéquie et de la Slovaquie qui se sont séparés sans effusion de sang en 1992 et qui s’entendent bien aujourd’hui, montre que cela est envisageable.
Pourquoi cela n'a-t-il pas été possible avec la Crimée, le Donetsk et le Lougansk ?
- D’abord la volonté de Poutine de reconstituer un empire russe, pas dans les limites exactes de l’ancienne URSS, mais pour reconstruire une sorte de glacis autour de lui et pour cela il est prêt à aller le plus loin possible tant qu’il ne rencontrera pas de résistance.
- Par le refus d’une partie des ukrainiens d’une partition de leur pays.
- Par le manque de consistance de l’Union européenne, empêtrée dans ses divisions et travaillée par des politiciens pro-Russe.
Poutine depuis le début rêve de reconstituer une grande Russie. Il a alors entrepris systématiquement plusieurs actions :
- Mettre sur pied une armée particulièrement bien équipée avec des armes modernes et un entraînement qui n’a rien à voir avec les exercices mollassons de l’OTAN.
- Il a éliminé ses adversaires politiques, puis il a essayé son armée sur plusieurs terrains de guerre, en particulier en Syrie.
- Là où il ne pouvait pas intervenir directement, il a créé une milice privée avec l’argent d’oligarques à sa solde.
- Il a développé un pouvoir de cyberattaque sur internet.
- Le 15 novembre 2021 il a inauguré une guerre de l’espace en faisant exploser l’un de ses satellites. Des experts pensent que c’était pour tester un nouveau moyen de paralyser des satellites adverses forcés de se dérouter pour éviter les débris !
- Enfin il a opéré un retournement d’alliance en passant un deal avec la Chine qui le soutient comme la corde soutient le pendu !
Oui, les choses auraient pu tourner différemment car le peuple russe et le peuple ukrainien ont beaucoup de points communs, mais pour cela il aurait fallu que les passions mauvaises ne l’emportent pas sur la raison et, comme on le sait, la guerre est la pire des passions mauvaises. Il faudra un jour renouer les fils. Mais quand un dictateur menace d’utiliser l’arme nucléaire, on peut se douter que la tâche ne sera pas facile !