L'actrice Anaëlle Prévitali interprète le témoignage de Yvonne Relaix-Audion (photos : Claudine Tramaux et Alain Sense)
En attendant, nous étions toujours des « empochés » qui avaient bien peur, qui n’étaient pas libre de sortir la nuit et même le jour. Il fallait des laissez-passer pour aller ici et là. Pas de rassemblement public. De plus, les allemands à nourrir, le ravitaillement qui ne passait pas la ligne, la pêche à pied interdite, les réquisitions dans les fermes et les jardins, les vols par les soldats, la nuit, dans les basse-cours. Ils chapardaient aussi les pommes de terre dans les champs. A Pornic, quand les bateaux de pêche arrivaient, les allemands se servaient en premier. Bref, tout le monde avait faim, mangeait du pain noir, des topinambours, des betteraves, des pommes, abondantes heureusement en 1944. »
« …Chaque famille avait ses cartes d’alimentation. Pour nous, avec les enfants, nous avions droit au chocolat que nous échangions pour un peu de beurre ou de viande en campagne. Nous manquions aussi de savon, de bougies pour s’éclairer car l’électricité manquait souvent. Pas de charbon, du bois trouvé ici et là. Heureux ceux qui avaient une cheminée, un poële à bois. Il faisait très froid cet hiver 44-45. »
Pour s’habiller, c’était bien difficile. Heureusement, maman était couturière et nous habillait avec tout ce qu’il était possible de trouver comme tissu, même des rideaux, des couvertures. On défaisait des pulls usagés pour en faire des petits pour les enfants…. »
photos : Atelier Création Spectacles, Alain Sense, Alain Sense