9 Mars 2011
C’était mon petit épicier arabe
Ouvert dimanche et fête
Avec sa blouse grise et ses moustaches
Toujours souriant
Toujours poli
Toujours du pain et du camembert
Quand j’étais en panne
Et dans son pays
Les gens étaient si gentils
En nous servant le lait et les dattes
Jamais un mot plus haut que l’autre
Au pas lent du dromadaire
Mon petit épicier arabe
A fermé sa boutique vendredi
Pour enterrer son fils au pays
Tué dans la rue
Pour avoir crié trop fort
Contre le Père de sa patrie
A la télévision
On me dit qu’il faut avoir peur
De tous ces petits- fils d’épicier
Qui veulent entrer chez nous
Pour ouvrir boutique
Les Grands Chameliers savaient les contenir
Chez nous
A chacun son petit épicier arabe
Mais pas plus
Les dromadaires étaient bien gardés
Et dans leur pays
Où la mer est toujours bleue
Et le soleil garanti
A quoi peuvent-ils bien rêver
Les petits-fils des petits épiciers arabes
Alain Lebeau, Février 2011
On parle beaucoup aujourd'hui de la possibilité pour l'extrême droite d'arriver en tête au premier tour. Cette éventualité me paraissait si importante qu'il y a quelques mois je l'évoquais dans une chronique comme quasiment inéluctable ( Montée du nationalisme et du populisme ). En voici un extrait :
"...montée des nationalismes dont le symptôme est le développement de l’extrême droite dans plusieurs pays européens (ainsi que d'un populisme de gauche, dans une moindre mesure). Il faut se rappeler que la réponse à la crise de 1929 fut le nationalisme et la montée du fascisme et du communisme. Ce danger a été - heureusement - partiellement pris en compte dans la gestion de la crise actuelle mais toujours en maintenant l’illusion qu’elle n’était qu’un accident dû aux malversations de la finance. Ainsi madame Lagarde nous rassure en nous disant que nous en sommes sortis alors que les craquements sont de plus en plus sinistres : Après la faillite de la Grèce, l’Irlande, peut-être le Portugal et pire encore, l’Espagne ?.... La France n’est pas à l’abri !
L’assainissement de la situation de notre pays va demander des efforts soutenus et provoquer, sans doute une diminution de notre niveau de vie : « travailler plus et plus longtemps, pour gagner moins ! »Pour que cela se passe sans trop de grincements, il va falloir plus de justice sociale. En particulier, ne plus tolérer les écarts injustifiés de revenus que l’on connaît aujourd’hui ! Les bonnes volontés de droite, de gauche, sans oublier celles du centre et des écologistes, ne seront pas de trop pour éviter les dérives. Rappelons-nous les élections de 2002 !"