7 Mars 2018
Cruelle déception pour le touriste français qui débarque pour la première fois en Italie, quand il demande un café, on lui sert un liquide noir, profond, aromatique, qui ne remplit que la moitié de la petite tasse dans lequel on le sert ! Certains réclament avec force gestes et mimiques de mécontentement qu’on les rembourse ou qu’on leur serve un vrai café. Non, mais des fois, on va pas se laisser faire par ces ritals ! D’autres, surmontent leur méfiance, goûtent du bout des lèvres… Hum… c’est amère… Certains sont conquis, d’autres noient ce parfum trop fort pour leurs petites papilles sous un déluge de sucre, au point que l’on ne retrouve même plus l’arôme de l’expresso.
Ils ne savent pas ce qu’ils perdent : Moins de caféine et plus de goût, voilà le vrai café italien ! Julio, mon ami portugais me l’avait bien dit. « Vous en France vous savez bien faire les croissants, mais votre café est dégueulasse ! » …et il levait les yeux au ciel, invoquant le dieu mystérieux des percolateurs, inspirait profondément et poussait un gros soupir. « Il n’y a que les Italiens et les Portugais qui savent faire du bon café ! » Nous voilà prévenu, sans les gens du Sud, l’Europe serait condamnée au jus de chaussette !
Mais le barman italien n’est pas fou. Il faut bien assurer la recette de la journée et quand il discerne un zeste d’accent français, il n’hésite pas, il propose un « longo ». C’est un café plus civilisé pour un palais hexagonal : Même quantité de mélange dans le percolateur, mais plus d’eau, et voilà nos touristes rassurés qui déclarent avec une moue mi-satisfaite, mi-dédaigneuse : « il est fort, mais il n’est pas trop mauvais ! …»