14 Mai 2006
J’ai été heureux d’apprendre que Yves a été « plouc » pendant 2 ans (en lieu et place du service militaire, je pense). Vous trouverez sa description, un brin nostalgique un brin acide, écrite dans un style toujours aussi brillant et incisif en suivant le lien : http://monfoutoir.over-blog.com/archive-05-07-2006.html ou en cliquant sur « Yves, des mots pour mémoire » dans la fenêtre « liens » de mon blog, puis consultez la rubrique du 7 mai.
J’ai moi-même été « plouc » pendant toute mon enfance avec mes trois frères et sœurs. Malgré l’eau qui, parfois, suintait sur les murs mais qui ne coulait pas au robinet (la pompe était au bout de la rue ou dans la cour, mais les chiottes du voisin la rendait suspecte), l’absence de chauffage dans la chambre unique, j’ai gardé de bons souvenirs. Cela est dû surtout, je crois, à l’affection de nos parents, dont nous ne manquions pas, et à la bonne entente avec mes frères et sœurs. Les conditions de vie étaient très spartiates. Aujourd’hui quand il y a une panne d’électricité dans un quartier, ou plus d’eau courante, ou panne de chauffage dans un immeuble, on crie à l’assassinat. À cette époque, on n’aurait pas compris où était le problème !
Sur une photo, l’on nous voit posant, de mauvaise grâce, devant le photographe. Notre mère avait honte de notre tenue qui, pourtant n’avait rien à envier à celle de nos petits camarades. Ce qui lui faisait honte surtout, c’était nos chaussures. Du véritable artisanat d’art de cordonnier, réalisé en carton bouilli avec semelles de bois ! Dès les premières pluies, le carton « débouillissait » et redevenait une pâte molle et informe. La semelle résistait mieux, mais comme j’avais la détestable habitude de donner des coups de pied dans le mur quand j’étais en colère, au bout de quelques semaines, elles se transformaient en semelles articulées !
Et voilà pourquoi notre mère découpait les fameuses bottes sur toutes les photos. J’ai retrouvé l’une de ces découpes.
Alors Yves, « plouc » ou pas « plouc » ? Pour moi, il n'y a rien d'idyllique dans la vie à la campagne, pas de regrets non plus. Ma vraie patrie est dans le cœur des gens !