La vierge meurt, entourée des apôtres et de Marie-Madeleine. Son visage est blafard, son ventre est un peu gonflé, ses pieds nus sont sales. Comme souvent, Caravage mêle vêtements antiques et vêtements de son époque pour faciliter la compréhension du sujet !
Elle n’entre pas dans une « dormition » idéalisée comme le voulait la légende et, après le bannissement de Caravage, ses ennemis firent courir le bruit qu’il s’était servi d’une prostituée comme modèle pour Marie, la mère de Jésus ! En réalité, il est fort probable qu’il ait pris une courtisane et qu’il ait typé son visage. La cabale finira par tellement décontenancer les « Carmes déchaussés » qu’ils refuseront le tableau au bout de quelques mois (Rubens qui était éblouï par le talent de Caravage, le fera acquérir aussitôt par le duc de Mantoue).
La scène représentée n’a en soi rien de divin. C’est d’abord la mort d’une mère entourée de ses proches et chacun se laisse aller à l’expression de sa douleur. Seul le rideau un peu théâtral semble relever le niveau au-dessus du sort commun…
J’en ai fait une reconstitution en me limitant aux personnage eux-mêmes.