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  le blog alain Barré

Un peu de poésie dans ce monde de brutes, un peu de réalité dans la poésie !

Petite politique de poche 03

3- Qui l'emportera entre les deux candidats ?
Le candidat de la droite s'est résolument déclaré « de droite ». Il assume sa position clairement et signe ainsi le déclin de l'extrême droite dont il récupère une partie importante des voix. Ce déclin ne pourra que s'accentuer dans l'éventualité de sa victoire. La gauche en avait réveillé l'apparition, la droite sous sa forme la plus classique et la plus dure, comme l'incarne Sarkozy, la marginalise. A contrario, la victoire de cette même droite va booster le développement de l'extrême gauche sous sa forme trotskyste (Besanceneau) au détriment de sa forme (ex)stalinienne (Buffet) en voie de complète disparition.
Si, comme cela est  moins probable mais pas impossible, la gauche l'emportait, le parti centriste que Bayrou souhaite créer deviendrait incontournable et pourrait concurrencer le PS. A moins que Royal, se débarassant des pesanteurs de son parti, lui impose un virage social-démocrate faisant de son parti un grande formation socialiste moderne dans le style des autres partis européens (virage qu'appellent de leurs voeux Kouschner et Rocard). Dans ce dernier cas, le vide laissé à gauche par la mort du PC et le déplacement vers le centre-gauche du PS, fera la part belle aux trotskystes.

Confrontation des projets :
-Sarkozy : il affronte les problèmes économiques sans complexe et avec brutalité : il ne craint pas d'annoncer que pour redémarrer la machine économique il faut travailler plus, diminuer les charges, favoriser les entreprises, augmenter la durée du travail, repousser l'âge de la retraite... Tout cela se fera sans ménagement avec une casse sociale importante et des troubles sociaux à la clé : manifestations et grèves qui favoriseront le développement d'un vrai parti d'extrême gauche et lamineront l'extrême droite.
- Royal : pour tenir les promesses faites à ses électeurs, elle devra dépenser l'argent qu'elle n'a pas, augmenter le déficit et, à terme, pour rester au pouvoir, prendre un virage réaliste comme l'avait fait Mitterrand en 1983, décevant ainsi nombre de ses électeurs. (A moins qu'elle anticipe ce virage et confirme dès maintenant le virage du PS  vers le centre gauche) Par contre, elle est la mieux placée pour lutter contre les dégâts du capitalisme financier, enjeu majeur pour le présent et qui le deviendra encore plus dans l'avenir.

En résumé :
1- Les deux candidats sont tous les deux très centralisateurs, et semblent ignorer les fonctions pour lesquels ils sont normalement élus : la position de la France dans le monde et par rapport à l'Europe, l'attitude à prendre en cas de conflits ! Leurs programmes sont en réalité des programmes de politique intérieure et non pas de présidentiables.

2- Sur le sujet de la politique intérieure  les deux candidats amènent des solutions bien différenciées et aussi gravement incomplètes l’une que l’autre, ce qui a favorisé  le développement  d'une troisième voie, celle de Bayrou. Le parti Démocrate que celui-ci vient de créer, a un bel avenir si Royal échoue dans sa tentative d'entraîner le PS vers la social démocratie. Dans le cas d'un échec net de Royal (moins de 48% des suffrages par exemple), la gauche du PS (Fabius,...) reprendrait le dessus, figeant encore pour des années l'évolution du PS.

3- Deux choix sont donc offerts aux électeurs : d'un côté, la purge Sarkozy et le chaos social, de l'autre, un déclin économique Royal mais le progrès social. Ni l'une ni l'autre solution ne peuvent être vraiment satisfaisantes.

4- C'est pour cela que les électeurs ont fait massivement émerger une troisième voie centriste.
L'exception française est donc encore d'actualité avec ses errements et son panache !... mais elle est battue en brèche. Les électeurs  en ont assez de l'alternance stérile où l'un défait ce que l'autre à entrepris. Royal a entendu ce message et a eu l'audace, ces derniers jours, de proposer une évolution profonde de son parti ce qui agace énormément son concurrent. Cela sera-t-il suffisant ?
En cas d'échec, c'est dans la rue que nous réglerons les problèmes comme d'habitude : grèves, manifs, quartiers qui brûlent… formes modernes des anciennes jacqueries qui ont parsemé notre histoire... 
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A
La politique évolue mais il est vrai que nous avons du mal, en France à admettre la mondialisation. Nous nous accrochons à des valeurs anciennes alors que le monde bouge et bouge vite, sans nous souvent. La Chine, l'Inde veulent (re)devenir de grandes puissances mondiales, les USA imposent toujours leur suprématie et nous... nous en sommes encore resté à de vieilles querelles. Nous n'en sommes plus à l'époque du communisme triomphant, époque où les choses étaient plus claires et les lignes de démarcation bien tracées. Il nous faut chausser d'autres lunettes pour comprendre la réalité et cela pose problème à plus d'un !...
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X
Analyse interessante, qui me semble très réaliste, et a tendance malheureusement à raviver mon pessimisme. La politique doit évoluer, mais comment. Comment remplacer pouvoir par responsabilté, notamment ?
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