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  le blog alain Barré

Un peu de poésie dans ce monde de brutes, un peu de réalité dans la poésie !

Repentance et colonisation

Faut-il faire repentance pour la colonisation ?  La colonisation est avant tout un système d’exploitation des colonisés et de leurs ressources au profit des colonisateurs. Elle s’est développée, surtout au 19ème et 20ème siècle, à l’initiative de nombreux pays industrialisés pour des motifs variés mais dont l’essentiel ressort du rapport de forces entre les grandes nations de l’époque. Elle comporte son lot de bonnes intentions (on sait que l’enfer en est pavé), d’actions de guerre, de révoltes matées dans le sang, d’évangélisation aux motivations souvent plus que douteuses, de travail forcé (que l’on peut situer entre l’esclavage et le travail salarié), de réalisations utiles aux colonisateurs et aussi aux colonisés comme des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, d’écoles et d’hôpitaux… Le bilan est en cours. Il va nécessiter encore les travaux de nombreux historiens, européens mais surtout locaux. Cela nécessitera aussi, pour un véritable travail de mémoire, l’apparition de toute une littérature, films, feuilletons télé qui populariseront les idées. Mais cela implique-t’il une repentance de la part de la France comme le réclame certains ? En même temps que la France, en tant que nation, se créait un empire colonial, installant un système d’oppression sur ses colonies, le même système d’oppression s’exerçait à l’intérieur des frontières de l’hexagone :

-         répression des canuts en grève en 1831

-         écrasement des ouvriers des ateliers nationaux en 1848

-         travail des enfants dans les usines et dans les mines

-         massacre des communards en 1871

-         guerre de 14-18

-         guerre de 39-45

-         etc…

Les rapports de force, l’oppression, l’injustice, « l’exploitation de l’homme par l’homme », ne sont pas une invention destinée aux colonies, ce sont des constantes de toutes les sociétés humaines (les pires étant celles qui prétendent les avoir dépassées). On les retrouve aussi bien à l’intérieur des frontières de la France qu’à l’extérieur de ses frontières, dans les colonies. Faut-il les condamner ? Oui, mais partout !  Il est nécessaire de faire un travail de mémoire pour l’histoire de la colonisation, comme cela a été fait pour l’oppression de la classe ouvrière lors de l’industrialisation. Mais a-t’on demandé une repentance pour cette oppression ? et à qui le ferait-on ? On ne le peut pas car l’histoire continue toujours avec ses mêmes luttes et ses mêmes contradictions. Les choses évoluent (personnellement et contrairement à certains, je pense même qu’il y a progrès) mais la nature humaine est là, avec ses pesanteurs et ses contradictions. Les lieux, les sujets de luttes se déplacent, mais rien ne les élimine ! Donc il faut faire un travail de mémoire aussi bien historique (recherches, enquêtes,..) que culturel (films, romans,…). Ce travail participe à la lutte actuelle pour plus de justice. La repentance supposerait qu’il y ait eu un crime délibéré dont tout le peuple aurait été complice. Ce n’est pas le cas pour la France ni dans le cas de l’oppression externe : la colonisation, ni dans le cas de la répression interne : contre la classe ouvrière. Quand le président algérien, parle de génocide et de repentance, on peut penser qu’il s’agit d’effets de manche à usage interne ou de marchandages dans la négociation avec la France ! Il n’y a pas eu de génocide commis par la France dans ses colonies, ni en Algérie, pas plus qu’on ne peut parler de génocide à propos des 30000 morts de la commune. Par contre la question a été posée avec un peu plus de raison, pour la répression très importante pendant les guerres de Vendée. Mais, dans ce cas également, il semble bien que toutes les conditions ne sont pas réunies pour que l’on puisse parler de génocide.

A lire : le dossier de la revue « L’HISTOIRE », la colonisation en procès, octobre 2005. On peut se le procurer, pour 7,30 €, en écrivant à la revue : http://www.histoire.presse.fr/

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