29 Avril 2011
Il est de bon ton chez les intellos de se moquer de la presse people et s’ils avouent en avoir lu les nouvelles c’est toujours, par hasard, chez leur coiffeuse ou dans une salle d’attente !... Pourtant cette presse remporte un énorme succès et c’est souvent la seule qui se porte bien.
La psychologie évolutionniste nous en donne quelques clés. Les petits potins des faits divers sont un passe temps favori de toutes les sociétés humaines, y compris dans les sociétés préhistoriques car ils donnent des informations – donc du pouvoir - sur le fonctionnement des personnages influents d’une société. Même dans les micros groupes des sociétés de nos ancêtres (on pense qu’ils dépassaient rarement une cinquantaine de personnes), il était indispensable de savoir qui peut accorder une faveur, qui en a besoin, qui a menti, en qui on peut faire confiance, qui est jaloux, qui est généreux, qui va faire quoi et avec qui,… Les premiers à disposer de l’information disposent d’un réel pouvoir dans toutes les sociétés, quelle que soit leur taille (comme on le voit à l’évidence, par exemple, dans les délits d’initiés !...). Et si ce pouvoir n'est pas utilisé directement, il est monnayé indirectement, en communiquant l'information à d'autres personnes, ce qui nous donne de l'importance auprès d'elles.
Notre cerveau est donc prêt à accueillir les rumeurs et les éditeurs de presse qui veulent faire du fric sans déontologie de l’information le savent bien !... Entre deux articles, l’un de fond sur l’évolution de nos sociétés et l’autre de « surface » sur les petits potins, les lecteurs préfèreront massivement les potins, surtout s'ils sont croustillants !
Il n'y a pas de raison de s'en moquer, surtout pas si on aime lire des romans. La littérature, y compris la meilleure, vit souvent de ces petits potins fictifs, qu’elle nous donne le loisir d’explorer, grâce à la magie de l’écrivain, comme par le petit trou de la serrure…