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  le blog alain Barré

Un peu de poésie dans ce monde de brutes, un peu de réalité dans la poésie !

ppp11 il y a des degrés dans le chagrin...

Le chagrin qui nous affecte lors de la mort d’un proche n’a pas toujours le même poids inéluctable, ni la même intensité, ni la même durée. Bien sûr des facteurs individuels jouent suivant la force de l’attachement qui nous lie à telle ou telle personne, mais si l’on entreprend des enquêtes plus systématiques et portant sur de grands nombres, on se rend compte alors que des traits généraux se dégagent. Une telle enquête a été entreprise au Canada en 1989. On demandait à des adultes d’imaginer la mort d’enfants d’âges divers et d’évaluer l’intensité de la peine suivant l’âge. Le chagrin croît jusqu’à l’adolescence puis décroît. En d’autres termes le chagrin est plus intense pour un adolescent de 18 ans que pour un bébé de 3 mois et que pour un vieillard de 90 ans. Pour beaucoup d’entre nous cela paraît être une évidence. Comme toutes les évidences, elle mérite d’être interrogée. On peut penser à une première explication : Le nombre et l’intensité des interactions augmentent jusqu’à la fin de l’adolescence puis décroissent provoquant une augmentation de l’attachement puis sa décroissance. D’autres explications peuvent encore être trouvées. Celle que les psychologues évolutionnistes avancent est surprenante par sa simplicité. L’objectif de notre espèce, comme pour toutes les autres espèces, est de se reproduire (« croissez et multipliez » disait la bible) et l’importance inconsciente de la perte serait ressentie en fonction du potentiel reproductif de l’être que l’on perd. Un adolescent est au summum de son potentiel reproductif et la perte serait donc ressentie au maximum. Un vieillard n’a plus ou peu de potentiel reproductif, la perte serait donc beaucoup moins ressentie. Un bébé a un grand potentiel reproductif, mais avant d’arriver à l’adolescence, il risque de mourir (ce n’est que depuis une centaine d’années que la mortalité infantile a beaucoup baissée dans nos sociétés ), la perte serait donc moins durement ressentie que pour un adolescent. Ainsi, selon l’hypothèse évolutionniste, l’intensité de notre chagrin serait régie par des règles inconscientes et en rapport avec l’importance que nous accordons à la vie et à sa reproduction. Ce n’est pas tant la mort qui nous importe que les possibilités de vie qu’elle anéantit !

 

 

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Y
<br /> Ce n’est pas tant la mort qui nous importe que les possibilités de vie qu’elle anéantit ! dis tu. Oui..<br /> <br /> Je dirais de mon côté, hors de ce discours froidement 'économiste'-en terme de capacité d'élargissement de l'espèce "possibilités de vie" -c'est qu'on a eu le temps, chez l'adolescent, de voir un potentiel à l'oeuvre, le temps de dépister des richesses en matière de relations humaines, de créativité, d'échange.. "On sait ce qu'on perd.." parce qu'on en a vu un petit bout. Il y a eu le temps de voir des commencements de chantier..Un chantier brutalement arrêté, au delà des possibilités en matière de paternité ou maternité, des chromosomes..<br /> Pour ce qui est du vieillard on a vu la personne à l'oeuvre, on a en commun quelque expérience... C'est aussi ça notre chagrin : Le vieux ou la vieille emporte dans la tombe une partie de notre propre existence en terme de souvenirs, de partages..Et c'est peut être ça aussi que nous pleurons. Un bout de nous-même.<br /> Yves, le flâneur
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L
 <br />  Vraiment froide cette façon d'aborder la peine ressentie ! décorticage comme le scalpel du chirurgien, qui n'a plus devant lui mr x ou mme y mais une chose sur laquelle travailler. Qu'importe l'âge, le degré du chagrin se mesure à l'attachement que l'on a, il ne se " théorise" pas...Bises. Sido
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