10 Juillet 2009
Comment pratiquait-on les bains de mer à l'époque de RENOIR ?
La mode des bains de mer s'est répandue tardivement. Il a fallu attendre le premier quart du XIX ème siècle pour que l'on ose se tremper dans l'eau de mer. Les rivages, jusqu'alors, étaient considérés comme mystérieux et plutôt dangereux . On peut remarquer que, aujourd'hui encore, dans beaucoup de pays en voie de développement qui disposent de plages paradisiaques, les autochtones se baignent peu et ne fréquentent pas les plages.
Les premiers bains furent ordonnés pour des raisons thérapeutiques (pour lutter contre la rage, sur les plages normandes). A Pornic, ce fut un ancien chirurgien des armées, Auguste GUILMIN, qui eut l'idée d'associer le traitement par l'eau de mer au traitement par les eaux ferrugineuses de la source de Malmy. Dans son traité du baigneur, paru en 1835, il explique que l'on peut « entrer seul dans l'eau ou soutenu par un guide » et « s'y plonger et s'exposer à la percussion des lames ». L'autre méthode consiste, pour le guide, à porter le baigneur dans ses bras, à l'horizontale, et le plonger dans l'eau à plusieurs reprises. « Il n'est permis qu'aux baigneurs fortement constitués de pratiquer la natation et de rester un peu plus longtemps. » (cité par D. Pierrelée)
Pour faciliter cette opération périlleuse qu'est la baignade, des pieux sont enfoncés dans l'eau. Ils supportent un cordage auxquels les téméraires candidats à ses bienfaits de la baignade pouvaient s'accrocher !
On voit ces piquets sur ce dessin de la plage de la Sablière (aujourd'hui : du château) qui date de 1840. A l'arrière de la plage, des cabines sont installées et, au pied de la tour du château, un établissement de bain offre ses services pour traiter les problèmes de peau et d'épiderme.
Sur les plages de Pornic et de ses environs, ces chemins de piquets et de cordes existent toujours. Ils indiquent aux baigneurs les endroits sans danger où les rochers n'affleurent pas, comme ici, sur la plage de la Birochère.