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  le blog alain Barré

Un peu de poésie dans ce monde de brutes, un peu de réalité dans la poésie !

Épigénétique : naissance d’une nouvelle science (3/3)

Cela signifie-t-il que les gènes ne jouent plus aucun rôle ? Bien sûr que non.

L’ADN est impliqué d’une façon plus ou moins importante selon les problèmes envisagés.

- Dans le cas de la Mucoviscidose, qui se manifeste par de graves troubles respiratoires et qui est mieux connue aujourd’hui du public grâce aux « virades de l’espoir », la maladie est causée par un seul gène. Quand les deux parents sont porteurs, elle se déclenche dans 100 % des cas.

- Dans l’autisme, une quinzaine de gènes sont impliqués et, contrairement à ce qu’ont affirmé les psychanalystes pendant des années en culpabilisant les mères, la transmission héréditaire est très importante.

- Pour la schizophrénie également (60% pour des vrais jumeaux et seulement 10% pour les faux jumeaux).

- Les dépressions bipolaires seraient également influencées par les gènes, les dépressions unipolaires (les plus courantes) le seraient moins.

- Les gènes sont également impliqués, pour une part plus ou moins importante (variable en fonction de facteurs environnementaux que l’épigénétique essaie justement de mettre à jour) dans les addictions, l’expression de la violence, l’obésité, le Quotient Intellectuel (QI), les tendances suicidaires, certains cancers, etc…

A quoi ces recherches vont-elles servir ? D’abord à comprendre comment nous fonctionnons, comment s’articulent les relations entre l’inné qui nous est transmis par les gènes, et l’acquis qui dépend de ce que nous faisons et de l’environnement dans lequel nous vivons. Parallèlement, sur un plan pratique, dans les dix prochaines années, de nouvelles pistes de traitement de maladies qui dépendent fortement de l’environnement, devraient être dégagées, en particulier pour les diverses formes de cancer. Au lieu d’intervenir directement sur l’ADN par thérapie génique, particulièrement complexe à mettre en œuvre, on pourrait intervenir par un biais détourné, en utilisant une thérapie épigénétique avec des enzymes.

L’épigénétique pourrait être aussi source de traitements nouveaux dans les maladies liées à l’environnement : alimentation, tabac, alcool, pollution,…

Des équipes sont au travail partout dans le monde, en France y compris.

Pour en savoir plus : numéro 733 de mars 2008 de Sciences et Avenir, dossier « les gènes n’expliquent pas tout ». Ce document peut être consulté également sur le site du nouvel observateur, en suivant le lien : http://sciencesetavenirmensuel.nouvelobs.com/hebdo/sea/p733/dossier/a367310-les_limites_du_toutg%C3%A9n%C3%A9tique.html

 

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A
Que l'environnement joue un rôle n'est évidemment pas une nouveauté ! Ce que l'on commence à comprendre c'est que l'environnement pourrait agir sur les gènes. Comment ? en inhibant ou en activant certains éléments des gènes dont l'expression serait ainsi transformée. Un nouveau domaine de recherche passionnant qui pourrait éclairer ce point essentiel et encore très obscur : comment et dans quelle mesure, la culture change-t-elle l'homme ?AB
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S
Je viens de lire tes trois volets, passionnants comme toujours. Une impression naïve et simplette : il me parait évident que l'environnement ait un rôle important dans certaines pathologies , on savait qu'une future maman en fumant ou buvant contaminait son futur enfant,  ce qui me parait par contre formidable c'est la mise en relation avec la génétique et la possibilité d'influer sur les dites pathologies.BIses.Sido
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