26 Juin 2008
La psychologie évolutionniste a entrepris une lutte frontale contre ces 3 façons de penser (le bon sauvage, la table rase, le fantôme dans la machine) largement implantées dans la culture française. C’est sans doute pour cela qu’elle a tant de difficulté à pénétrer dans notre pays, au point qu’en faculté, elle n’est pas enseignée en tant que telle, mais sous l’appellation « d’éthologie comportementale ». L’éclairage qu’elle apporte nous serait pourtant d’une grande utilité pour relativiser quelques grandes idées à la française, parfois bien décollées de la réalité. Sans rejeter entièrement Descartes et Rousseau, on peut s’inspirer utilement de Spinoza et Pinker.
Pour la psychologie évolutionniste, 3 grandes idées sont à retenir :
1- notre cerveau n’est pas différent, par nature, de celui des autres espèces animales. Il est le résultat de l’évolution des espèces qui ont précédé la nôtre.
2- Nous partageons beaucoup de ressemblances physiques mais aussi psychologiques, avec certains primates comme les chimpanzés, les bonobos,
3- Les structures biologiques propres du cerveau humain, nous permettent d’avoir des capacités de décision, de jugement, d’anticipation qui nous libèrent, en partie, de la dictature de l’instinct (c’est aussi le cas, mais dans une faible mesure pour les primates qui nous sont proches).
Nous sommes donc bien un produit de l’évolution et déterminé par nos gènes mais ce déterminisme n’est pas absolu. Il s’agit
d’une contrainte qui pèse sur notre volonté mais des capacités de libre choix existe. Nous ne sommes pas aussi libres que le dualisme de Descartes le laisserait supposer mais plus libres
que ne le voudrait la théorie du gène égoïste de DAWKINS (pour ce dernier, nos gènes utilisent notre corps et notre cerveau pour se reproduire, nous sommes essentiellement des
« véhicules » pratiques pour leur prolifération). Entre ces deux extrêmes, une théorie passionnante se développe sans que la recherche hexagonale n'y participe ! Les rares ouvrages
en langue française sont des traductions, sauf pour Lucy VINCENT, docteur en neurosciences d’origine anglosaxonne, qui a choisi la France par amour d'un chercheur français ! Ses ouvrages de psychologie évolutionniste sur
l’amour, le coup de foudre,.. ont connu un grand succès et des rééditions en collection de poche.
On ne se défait pas aussi facilement de plusieurs siècles de dualisme et de croyances excessives dans le pouvoir de l’esprit et de l’éducation !