2 Mars 2024
On peut avoir peur de l’I.A. (Intelligence Artificielle), mais elle est là pour durer et, comme toutes les inventions majeures, pour le meilleur et pour le pire !
J’ai demandé à l’I.A. d’illustrer un poème de Rimbaud plein de charme et de légèreté : Rêvé pour l’hiver.
J’ai obtenu une trentaine de propositions toutes plus ridicules les unes que les autres. mais, en affinant ma demande,peu à peu les réponses sont devenues plus adéquates.
J’en ai retenu une, dont j’ai éliminé les défauts les plus manifestes et que j’ai retravaillée pour améliorer les expressions des visages.
Si j’avais créé moi-même la mise en scène, comme je l’ai fait pour d’autres tableaux, je n’aurais pas représenté les amoureux de cette façon, mais je dois reconnaître qu’elle n’est pas sans intérêt. L'I.A. ne va certainement pas remplacer les artistes, mais dorénavant, il faudra compter sur elle !
Rêvé Pour L’Hiver
À Elle.
L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.
Tu fermeras l’œil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.
Puis tu te sentiras la joue égratignée…
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courras par le cou…
Et tu me diras : « Cherche ! », en inclinant la tête ;
Et nous prendrons du temps à trouver cette bête !
Qui voyage beaucoup…
Arthur Rimbaud, En wagon, le 7 octobre 1870