VENISE 06 : San Zaccaria et Bellini

San Zaccaria est connnu de tous ceux qui sont restés ne serait-ce que quelques jours à Venise car c'est un célèbre arrêt et départ de ligne pour les vaporettos. Mais s'il porte ce nom c'est qu'à quelques pas se dresse l'une des plus célèbres églises de la cité : San Zaccaria.

Elle a subi de nombreux remaniements. Le dernier a été réalisé par l'architecte Codussi qui a réussi à fondre le style gothique  avec celui de la Renaissance. Le résultat est inattendu et d'une élégance rare.

Tous les ans, à Pâques une procession, menée par le Doge, se rendait à San zaccaria. Guardi en a fait une peinture vers 1775.

Elle semble réaliste, mais comme les vedute de Canaletto, elle triche beaucoup avec la réalité en particulier sur le redressement des perspectives ! C'est le privilège des peintres de faire "plus vrai que vrai".

J'en ai fait - avec également un redressement artificiel des perspectives - une photo-peinture qui reprend une partie de la procession de Guardi.

On se rend compte que le bâtiment n'a pas changé depuis l'architecte Codussi ! Merveilleuse Venise où, comme dans les contes de fées, le temps peut s'arrêter...

Ne restez pas sur la placette qui est devant l'église. Il faut rentrer pour admirer un chef d'oeuvre de la peinture de la Renaissance : la Vierge et les saints, dit "Pala di San Zaccaria" de Giovani BELLINI (1505).

Le style rappelle celui de Vinci. Les teintes rose, rouge, brun, bleu sont mises en valeur par un fond ocre clair. Les personnages ne sont pas figées comme dans les peintures byzantines, cependant ils sont peints dans des postures très solennelles.

Il se dégage de l'ensemble une sorte de grâce paisible et austère. Il faut dire que lorsque BELLINI a commencé à peindre ce chef d'oeuvre, il avait 77 ans !...

Le tableau n'a pas une histoire aussi sereine que les personnages qu'il représente. Napoléon -qui n'a pas laissé que des bons souvenirs à Venise - a fauché le tableau et l'a fait installé au Louvre. Il a été restitué à Venise lors de la Restauration en 1817 !... Il y a une justice tout de même ! Sacré Napoléon !