24 Février 2011
Les démographes nous annoncent 9 milliards d’hommes sur terre pour dans quelques dizaines d'années. Quelques dizaines d’années, c’est peu et 9 milliards c’est beaucoup surtout quand on sait que nous n’étions qu’un milliard en 1800 ! Comment nourrir toutes ces bouches sachant que la moindre fluctuation dans le cours des denrées de base –comme c’est le cas depuis quelques mois- provoque, disette, famine, émeute (cela a joué pour une part importante également dans les révoltes en Tunisie et en Egypte) ?
Les solutions ?
- moins gaspiller : la FAO (organisation agricole mondiale) affirme qu’une part énorme de la nourriture produite va à la poubelle (25%, 50% ?). Contrairement à ce que l’on pense cela ne concerne pas que les pays développés, dans les pays pauvres les problèmes de stockage et de distribution sont sources de gaspillage aussi !
- Faire moins d'enfants : Pour l’écologiste Yves COCHET, il faut « réduire les allocations familiales dès le 3ème enfant. »
- Manger moins de viande : Pour H. LERIDON qui fut responsable de la chaire « développement durable » au Collège de France, il faut arrêter de manger de la viande ! A titre d’exemple voici combien de litres d’eau « virtuelle » il faut pour produire différents aliments (eau virtuelle = eau nécessaire dans toute la chaîne, sous forme de pluie, humidité de l'air, jusqu’à l’eau courante)
Une géographe (Sylvie BRUNEL) est plutôt optimiste. Elle pense que les réserves de production permettraient de nourrir jusqu’à 12 milliards de personnes ! Pour cela il faut augmenter les surfaces cultivées (Afrique, Amérique latine, Russie) et augmenter les rendements. Elle précise que la faim n’est pas liée à un problème de production mais de répartition (manque de pouvoir d’achat). Elle ajoute, ce qui peut paraître paradoxal à première vue, que les zones les plus peuplées sont « protégées » contre la famine car elles adoptent les innovations agricoles (révolution verte en Inde par exemple).
Et si on ne produisant que du bio ? Hélas ! La production mondiale chuterait (dramatiquement pour la France dont le secteur agro-alimentaire excédentaire actuellement deviendrait déficitaire), de plus le bilan carbone du bio n’est très pas bon (passage fréquent du tracteur pour enlever les mauvaises herbes,…). Le bio est excellent pour les pays riches (coût de 30 à 70 % plus cher), mais ce n’est pas une solution pour nourrir 9 milliards d’humains ni une bonne chose pour le bilan carbone.
Comme d’habitude, pas de solution miracle ! Il va falloir observer, réfléchir, expérimenter et pas seulement se contenter d’arguments simplistes !