13 Juillet 2011
La fin
Je comprends
Il faut bien en finir
Avec ce cœur qui bat
Sans toujours savoir pourquoi
Mais le début Avant la petite graine du papa
Dans le ventre de la maman Avant le singe le poisson la bactérie
L’explosion de tout
De rien
Avant Dieu
Je ne comprends plus alors je regarde après
Après ce cœur inerte
Cette chair décomposée
Ces os en ossements
Et plus rien
Qu’un souvenir parfois
Dans les cœurs qui battent encore
Il est cinq heures
Je ne peux pas me rendormir
La pluie goutte à goutte sur le jardin
Sur le coquelicot brûlé par le soleil d’hier
La mer se lève
Je la sens se rapprocher
Le vent s’insinue dans la voilure ferlée pour la nuit
Le jour se hisse dans les haies de cupressus
C’est l’heure de la ronde du matin
A l’hôpital
Des yeux qu’on ferme
Des stores qu’on ouvre
Je ne veux pas me recoucher
Trop heureux de ce jour de plus
Avec mon coquelicot
Même si ne je comprends pas
Pourquoi ce goéland solitaire continue de crier
Sur le lampadaire allumé en plein jour
Alain Lebeau, Dans « la mer se noie », 12 juillet 2011