Je ne suis pas venu à la politique par conviction mais par amour. Par amour d’une femme. Elle était plongée dans les luttes politiques de l’après 68 et je l’ai suivie. J’y ai fait ce que je savais faire le mieux : de la littérature, de la poésie. Dans ce cas concret, il fallait s’adresser « aux masses » (jargon de l’époque pour parler des ouvriers).On ne leur parle pas avec la langue de l’académie et j’ai pris modèle sur le « théâtre ouvrier » des années 1936, en particulier le groupe Octobre avec Prévert (http://www.adpf.asso.fr/adpf-publi/folio/prevert/03.html ). Et nous nous sommes lancés dans les représentations à l’occasion de grèves, de manifs, de fêtes « ouvrières ». Notre première pièce s’appelait : « Ca balance dans la justice ». Elle était, vous vous en doutez bien, toute en subtiles nuances !... Ecrite en une nuit avec un collègue ouvrier, répétée dans le bus et jouée le lendemain avec des acteurs improvisés sur un stade de foot dans la région parisienne devant plusieurs milliers de spectateurs dont beaucoup ne comprenaient pas le français !... Comme on était plus proche de la Commedia del arte que du théâtre de Claudel, on riait beaucoup sur la pelouse (notre parterre de théâtre à nous !) et sur scène. Au point qu’une des actrices a réellement illustré le dicton « rire à en pisser dans sa culotte » !... De bons souvenirs, qui n’ont à vrai dire rien de très politiques. A demain pour la suite...
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alain 19/05/2007 08:28
lasidonie 18/05/2007 22:50