Sido réagit à la chronique sur les "degrés dans le chagrin" en remarquant : "Vraiment froide cette façon d'aborder la peine ressentie ! décorticage comme le scalpel du chirurgien, qui n'a plus devant lui mr x ou mme y mais une chose sur laquelle travailler. Qu'importe l'âge, le degré du chagrin se mesure à l'attachement que l'on a, il ne se " théorise" pas...". Oui, Sido, tu as raison, la nouvelle psychologie fondée sur les neurosciences et l'évolution en particulier, manque souvent de poèsie, c'est même souvent, l'antithèse de la poèsie ! Elle cherche à décortiquer, en temps réel, ce qui se passe dans notre cerveau quand nous regardons une image, quand nous comptons, quand nous essayons de nous rappeler un évènement,...c'est-à-dire lorsque nos fonctions cognitives sont actives et, en trente ans, les découvertes passionnantes se sont accumulées. Mais chose plus étonnante encore, depuis dix à vingt ans les nouveaux moyens d'imagerie en temps réel permettent également des investigations dans les domaines traditionnelement réservés à la littérature, à la poèsie : l'amour, la séduction, l'attachement, le chagrin, etc...Cette façon d'aborder les choses ne remplace pas la littérature ni la poésie (quoique, à titre personnel, elle m'évite de me lancer dans la lecture de certains romans, d'histoires ou films dont les ressorts me paraissent particulièrement éventés !), par contre elle établit une sorte de carte, des repères qui aident à mieux comprendre les interactions entre les hommes. Je pense que ces nouvelles découvertes doivent nous amener à concevoir différemmment la littérature, la poésie et la création artistique en général. De la même façon qu'après la découverte de l'inconscient on ne pouvait plus se contenter de raconter les histoires d'une façon classique, maintenant aussi il nous faut en renouveler le style et le contenu !
Mais je ne dis pas que c'est parceque l'on comprend mieux ce que cachent les intrigues que la poésie et la littérature ne sont plus nécessaires ! On peut comparer à ce qui s'est passé pour un trouble psychique comme la dépression. On en connaît de mieux en mieux les causes, l'évolution, les désordres chimiques associés dans le cerveau, on comprend mieux également comment la traiter et l'on a découvert des médicaments relativement efficaces. Cela n'empêche pas que dans beaucoup de cas une relation thérapeutique soit nécessaire, l'association et la confrontation avec un thérapeute dans la construction d'une relation intense qui permettra d'en sortir. En somme une meilleure connaissance de la maladie a permis une prise en charge plus efficace (je parle des thérapies cognitives que je connais mieux que la psychanalyse) mais elle n'a pas éliminée la nécessité d'une relation de personne à personne, c'est-à-dire la construction, à deux, d'une histoire pour lutter contre la maladie.
Psychologie et littérature (et poésie) s'intéressent parfois aux mêmes domaines. Mais il y a de la place pour deux. Elles peuvent se féconder, se stimuler. Je crois qu'actuellement la psychologie a pris de l'avance. Voici un bon challenge pour les artistes !....
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Lasidonie 04/11/2006 20:29
Lasidonie 03/11/2006 19:24