Un lecteur de ce blog, Claude Barré, m'envoie 2 beaux poèmes. C'est avec plaisir que je les publie :
Tu me fais peur...moi je veux
Je ne veux pas aller dans ce monde de peur
Je veux rester dans mes chiffons, dans mes crayons
Tu me fais peur quand tu parles d'argent
Je ne veux acheter que pour manger et pour chanter
Je ne veux pas aller partout où l'on crie "paix"
Je veux rester parmi mes frères et mes paroles
Tu me fais peur quand tu parles carrière
Je ne veux travailler que pour l'utilité et pour créer
Je ne veux pas aller où Dieu règle chaque mot
Je veux garder mes doutes et des bougies d'espérance
Tu me fais peur quand tu parles gouvernement
Je veux frôler la liberté, croire encore à la fraternité
Je ne veus pas aller dans ton monde normé, techno-cadré
Je veux : "l'amour... de l'aube claire jusqu'à la fin du jour"
Tu me fais peur au quotidien tricoté de cadavres
A ton demain meilleur de technicité, d'individualité
A tron avenir friqué tout gluant de pollué
Sans savoir que bâtir est geste grâve
Je ne veus pas aller parmi les apprentis sorciers
Je veux sentir ta main chaude et tendre au lever
Et partir à deux pas... "ensemble pour pêcher la tendresse"
Gris à l'âme ou ballade en ciel d'automne...
Je connais ces matins où le ciel est enfui
Des aubes où l'air est embrumé de pluie
Des horizons ouatés tout moutonneux de gris
Où se lever se confond à la nuit...
Je dirai ces grisailles du coeur
Ces lourds nuages qu'on porte dans la peur
Cette pluie fine qui tape et qui pénètre
Les matins où je ferme la fenêtre...
Je rêverai cesjours pareil à une couette
Où languir des heures est futile mais bien-être
Où l'agir est heureux dans le seul jeu des mots
Où la plume ensoleille et colmate mes maux.
Ces matins où l'on tisse un frêle et long projet
De "je vais faire" de "demain j'oserai"
Ces agonies du jour qui s'étiole à pleurer
Où au goûter déjà l'espoir s'est évadé
Mais...
Je connais aussi ces matins où dans le ciel enfui
Perce une aube secrète, où le jour tel un cri
Frappe les horizons d'un corps tout moutonneux d'ennui
Martèle le lever pour un m... à l'ennui !
Claude Barré
septembre 2006
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