17 Septembre 2012
Je l’avoue humblement, quand j’étais très jeune enfant je voulais être pape ! C’est du moins ce que rapporte la tradition familiale. J’aurais donné cette réponse au curé venu à l’école faire de nouvelles recrues.
J’ai échappé au séminaire en raison de ma réponse à la deuxième partie de sa question :
- Pourquoi veux-tu être pape ?
- Pour raccourcir la messe, je la trouve trop longue !
Toute velléité de m’expédier faire une carrière religieuse s’est arrêtée là !
Quelques années plus tard mes parents nous ont envoyés, mon frère et moi (c’était plus facile de faire un lot groupé), au lycée public, ce qui a été l’occasion d’un sermon, en chaire, cruellement dénonciateur et imbécile de la part du curé, ce qui a retiré à ma mère l’envie d’aller à la messe, pendant de nombreuses semaines ! (Je pense qu’un certain nombre d’imams doivent avoir cette attitude tyrannique et rétrograde aujourd’hui). Nous en reparlerons un autre jour si vous le souhaitez.
A l’occasion d’un voyage en Italie je ne pouvais donc pas laisser passer l’occasion d’aller visiter ce qui aurait pu être mes appartements ! La place St Pierre était encombrée de bancs, de sonos, de labyrinthes pour filtrer la foule, de flics contrôlant les sacs comme dans les aéroports, de scanners bipant pour le moindre brumisateur d’eau rafraîchissante… Enfin, un véritable cauchemar ! Rien qui vous fasse regretter de ne pas être devenu pape !
Par contre je suis allé faire un petit tour du côté de sa résidence d’été, CASTEL GANDOLFO,alors là, chapeau (ou mitre ou tiare si vous préférez !) : Une merveille !
Imaginez un charmant petit village à l’italienne, avec des vieilles maisons aux volets mi-clos surplombant un extraordinaire lac de cratère aux eaux vertes, fascinantes, dans lesquelles se reflètent les ombres capricieuses des nuages ! Pas de statues grandioses, une simple église de style baroque, des ruelles où pendent les lessives de la famille comme dans n’importe quel quartier populaire de Naples, des Italiens qui parlent avec leurs mains mais aussi avec leur cœur. Le bonheur !
Même si je peux le regretter je ne pourrai donc pas non plus venir en villégiature dans le castel du pape, au sommet du village !
Je me suis consolé en dégustant un énorme melon avec des tranches de jambon de Parme, sur une terrasse dominant le site. Dans le lointain, accroché sur le flanc opposé du volcan, on voyait un village (une ville m’a précisé la serveuse !). Un pic dominait à plusieurs centaines de mètres au-dessus du lac.
Les parois étaient entièrement recouvertes de forêts d’un vert sombre, intense (à part les échancrures découpées par les villages). Ensuite je suis descendu jusqu’au lac par un sentier laborieux et j’ai trempé mes pieds dans l’eau du volcan. Elle était chaude, le sable, composé de cendres volcaniques et par l’usure des roches était noir. Une vraie journée bénie !