Mon frère me faisait remarquer il y a quelques temps que les supermarchés étaient devenus les cathédrales modernes. On va de moins en moins à la messe mais on ne louperait pas la cérémonie des courses du samedi, les chansons à tue-tête dans une langue incompréhensible (ce n’est plus le latin mais l’anglais), les génuflexions devant les rayons, l’adoration devant les derniers joujoux…sans oublier la quête traditionnelle à la sortie (et là on ne se contente pas de boutons de culotte) !
A QUOI BON REVER D’AMOUR DANS UN SUPERMARCHE Ca ne s’achète ni ne se vend
On ne sait pas si c’est petit ou si c’est grand
A emballer c’est embêtant !
Pourquoi rêver d’amour dans un supermarché ?
Mieux vaut acheter
Quelque chose de tout préparé
Tout empaqueté, tout étiqueté
Et ne pas s’attarder dans les rayons trop longtemps
Pour ne pas gêner les autres clients.
Pourquoi rêver d’amour dans un supermarché ?
Devant cette formidable masse de richesse étalée
Conditionnée, enveloppée, promotionnée.
Mieux vaut se précipiter pour remplir son panier
Et la fois d’après… la fois d’après, eh bien… recommencer !
Et puis tout à coup on en a assez
Comme une tenace impression de se faire blouser.
Alors on sort, les mains dans les poches
Vaguement écoeuré, comme un peu saoulé
Sans avoir rien acheté
A la recherche de quelque chose
Qui ne pourrait jamais
S’empaqueter, s’étiqueter, se peser, se monnayer
A la recherche d’un peu d’air pur
D’espace
D’amour
De liberté…
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