
« Dans le parc de Shar-i-naw
On joue au volley sans filet
Au foot dans la poussière
On fait les fous en vélo
En moto
Dans les allées goudronnées
On joue aux dominos
Aux cartes biseautées
Les voyants voient dans les mains
Vendent des sourates amulettes
On complotte entre barbus
On se chamaille entre gamins
On est entre hommes
Elle me jette son bébé à la figure
Pour me faire peur
Il n’a que le blanc des yeux
La bouche qui crie famine
Elle tend la main en suppliant
Je ne peux regarder
Je me sauve
Mon pain sous le bras
L’hiver approche la rivière a soif
Son lit sent les ordures
Les défécations
Je n’ose pas pisser accroupi
Comme les hommes
Car je ne porte pas la longue chemise
Pour cacher mon sexe blanc
J’ai donné la moitié de mes kebabs
Au petit laveur de voitures
Il les a partagés avec ses frères
Qui se battaient pour astiquer
Le tout-terrain du promoteur
Ce soir encore
Je suis dans le noir
Allongé sur mon lit
Je mange des toffees
Une douceur indienne
Dans mes écouteurs
Et j’embrasse ta photo chérie
Sur l’écran de mon mobile…. »
Alain LEBEAU, extait de "Ouvrez la cage aux perdrix", éditions du Petit Véhicule
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chris 30/09/2008 17:55
grapheus 23/09/2008 23:31
sido 23/09/2008 09:25