L’un de mes arrière grands-pères était républicain. Républicain dans un petit village de Vendée où l’on appelait encore le nobliau du pays « not maître » et où les « pères missionnaires » venaient réévangéliser les campagnes, promettant les flammes de l’enfer à quiconque aurait eu des mauvaises pensées républicaines. Ce n’était pas une position facile à tenir ! Les femmes étaient voilées (sur la tête), - tiens, cela nous rappelle quelque chose – et les messieurs avaient un seul costume, noir, avec parfois des rayures grises sur le pantalon, et une chemise blanche à faux col. Tout le monde allait à l’église, comme un seul homme… Euh !... j’ai dit « comme un seul homme ! », excusez-moi, il y avait bien les hommes et les femmes, mais chacun de son côté. Les femmes étaient dans la rangée de gauche (c’était comme cela dans mon église de village, peut-être était-ce dans la rangée de droite ailleurs ?) et les hommes, assis sur les bancs de droite. Il ne serait jamais venu à l’idée de quelqu’un de changer cet ordre immuable. Sans doute Dieu et sa grande Clémence (pendant longtemps j’ai cru que c’était une femme) en avait-il décidé ainsi lorsqu’il avait créé, le ciel, la terre, les nuages et l’homme (pour créer la femme cela avait été plus facile, il avait suffit de prendre une côtelette au premier ! )
Je dois dire cependant, pour être plus précis, que certains hommes ne se rangeaient ni à droite, ni à gauche, ils restaient au fond, près de la porte d’entrée (sortie) ce qui leur permettait de faire quelques va-et-vient entre l’église et les pissotières, l’église et le bistrot tout en donnant l’illusion d’avoir assisté à la messe obligatoire.
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des villages de la Vendée profonde, quand des élections s’annoncèrent. C’était autour de années 1905, période épique s’il en fut.
Le curé monte en chair et commence un discours bien réactionnaire pour inciter ses ouailles à « bien voter ». Mon arrière grand-père alors se lève, brise sa canne sur son genou, dans un geste théâtral, la jette au milieu de l’allée et s’exclame : « Monsieur le curé, on ne fait pas de politique à l’église ! ». Puis il s’en va dignement, raide comme la justice, en claquant la porte. Ses nombreuses filles, présentes à l’office en sont restées toutes rouges de honte pendant longtemps…Je suis fier de lui aujourd’hui.
Mes amis musulmans, si l’imam de votre mosquée dérape et se met à parler politique, ne vous laissez pas manipuler ? Faites comme mon grand-père, levez-vous, dites « NON » et sortez !
Commenter cet article
yves monfoutoir le gaucher contra... Riant :-) 20/02/2010 18:31
Véro 08/03/2006 00:05
grapheus tis 07/03/2006 10:30