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  le blog alain Barré

Un peu de poésie dans ce monde de brutes, un peu de réalité dans la poésie !

Turquie : développement économique et retour à la tradition religieuse 1/2

Pour parler de la Turquie, Guy SORMAN s’appuie sur plusieurs rencontres, en particulier celle de Sevket PAMUK (ne pas confondre avec l’auteur de « Neige », Orhan PAMUK). Sevket Pamuk est professeur d’économie. Pour lui, le retard économique de l’empire ottoman et le dynamisme actuel ne s’expliquent pas par la religion. Contrairement aux états occidentaux qui lui étaient contemporain, l’empire ottoman n’a pas favorisé la création d’institutions propres au développement du commerce. Au contraire, il l’a bridé, le confiant plutôt à des étrangers grecs ou italiens. Il a empêché également la création de grandes propriétés foncières. Tout le pouvoir devait revenir à la bureaucratie politique, héritée des empires romains et byzantins.

Lors de la création de la nouvelle Turquie de Mustafa Kemal (en 1923), celui-ci conserva la bureaucratie et y adjoignit une nouvelle caste, celle des entrepreneurs d’état, nommés par lui. Les maux du communisme (sans la doctrine) étaient en place : la bureaucratie pléthorique et sclérosante, les entreprises contrôlées par l’état. Heureusement une place fut laissée à l’initiative privée malgré le contrôle exercé par le pouvoir.

Les choses sont restées en l'état jusqu’en 1980. Les entreprises Turques satisfaisaient à la demande intérieure mais n’innovaient pas et n’exportaient rien ! A partir de cette date, le gouvernement en place entrepris des réformes incitant les entrepreneurs à exporter. Aujourd’hui, la Turquie exporte 25 % de sa production au lieu de 3 % il y a 25 ans ! Un tel bouleversement ne s’est pas fait sans tensions. Une partie importante de la paysannerie a émigré vers les villes, multipliant le nombre d’habitants dans des logements souvent sommaires, et transformant profondément la composition sociale des villes (Istanbul : 5 millions d’habitants en 1980, 12 millions aujourd’hui ). Malgré des réformes positives, les politiciens au pouvoir, dans les années 80-90, ont conservé les vieilles habitudes dépensières et clientélistes de l’ancienne bureaucratie Turque. L’inflation s’est développée d’une manière galopante appauvrissant encore plus ceux qui étaient déjà les plus pauvres. Les masses paysannes venues d’Anatolie se sont alors regroupées sous la bannière de ce qui pouvait les distinguer du pouvoir en place : L’islam, la pauvreté, l’entraide et l’honnêteté. Les partis islamistes ont fini par gagner les élections dans quelques grandes villes puis à rassembler une majorité suffisante pour diriger le pays. Le président actuel, Adullah Gül, est membre de l’AKP, un parti démocrate musulman (comme il y a des partis « démocrates chrétiens ») http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdullah_G%C3%BCl .

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