En continuant au-dessus du village de Kritsa, on arrive sur le plateau du Katharo dans la région du Lassithi. Il domine le golfe de Mirabello.

Le lieu est d'une sévère beauté. Des rochers, des arbustes, des buissons, quelques arbres à l'aspect torturé,...

C'est le domaine des chèvres et des moutons !

On peut se croire seul sur ce magnifique plateau, mais en réalité une tête est toujours là, au-dessus des buissons pour vous observez !

On fait parfois des kilomètres sans voir la mer et parfois elles ressurgit au détour d'un virage et c'est alors un émerveillement !...

 Au-dessous de la cité antique de Lato se trouve le joli petit village de KRITSA.

Sa spécialité pour attirer les touristes est la dentelle faite main.

Hmmm! Il est possible que l'artiste ait embelli le visage des dentellières !

Je suis plus sensible aux peintures, graffitis et autres tags sur les murs défraîchis qu'aux dentelles et je dois décliner de nombreuses offres de dentellières aux doigts agiles !...

Voilà un tag plein de poésie : "Parfois nous avons besoin d'un peu de magie ! Je t'aime !"

J'aime aussi la boîte à lettres un peu déglinguée, le citronnier près du parking, le bistrot du coin,...

....Et même les curieuses araignées que dessinnent les collecteurs de tuyaux d'arrosage !

Éloigné de la côte, Kritsa et ses dentellières somnole en attendant l'afflux des touristes de l'été....

 La civilisation des minoens (du roi Minos) s'est développée en Crète (et sur l'île Santorin) entre -2700 et -1200. Le palais de Knossos (près d'Héraklion) avec sa célèbre frise du taureau, en est le monument emblématique.

Cette brillante civilisation est disparue vers -1200 en partie suite au tsunami déclenché par l'explosion du volcan de Santorin et à d'autres problèmes internes. Cela nous rappelle que les civilisations sont mortelles -la nôtre aussi- et nous invite à un peu de modestie.

La vie, en Crète ne s'est pas arrêté avec les minoens, d'autres civilisations se sont développées. Lato et son vaste territoire appartient à la civilisation dorienne (-700).

La cité occupe un site défensif au-dessus d'une vallée fertile et du golfe de Mirabello.

Les oliveraies tapissent le fond de la vallée et remontent aussi haut qu'elles le peuvent sur les flancs des montagnes.

La cité possède deux acropoles arides et frappées par le soleil.

Entre les pierres pousse une maigre végétation égayée par quelques coquelicots et de la lavande...

L'écrivain Jacques Lacarrière a très bien décrit ces paysages dans son ouvrage : "L'été grec", livre de chevet de tous les amoureux de la Grèce et de la littérature !

Sur le chemin qui nous ramène au village de Kritsa, nous croisons plusieurs petites chapelles commémoratives. 

Les routes de Crète en sont parsemées. Elles rappellent le souvenir d'un disparu lors d'un accident de voiture. Aussi efficace qu'un panneau de limitation de vitesse !...

A quelques Km, au sud-ouest d'Agios Nikolaos, en montagne, on peut visiter la petite église de Panagia Kera.

C'est, bien sûr, une église orthodoxe ! Elle date du XIIIe siècle. Son architecture formée de trois nefs est remarquable et très élégante. Souvent, ces petites églises rencontrées au hasard des balades en montagne, dégagent un charme fou. Calme, végétation luxuriante en cette saison, cadre somptueux des montagnes. Les crètois l'ont bien compris et les entretiennent (avec l'aide de fonds européens souvent).

Dépouillement et simplicité dans un environnement préservé....

L'an dernier, le traditionnel échouage des "coques en bois" avait été annulé pour cause de mauvais temps. Cette année l'échouage a été parfaitement réussi (c'est un comble de "réussir" quand on veut "échouer" ! )

Les voiles des "coques en bois" ont commencé à apparaître dans la baie de Bourgneuf à marée haute vers 17H (coeff : 105)

Elles étaient accompagnées de nombreux autres voiliers modernes, mais peut-être moins solide sur leur quille ? Ce qui a amené le bateau de la SNS du pays de Retz  à intervenir suite au chavirage d'un catamaran.

Pour rentrer dans l'ancien port naturel de la Bernerie, les voiliers ont affalé leurs voiles.

Et, sans l'aide des pontons, c'est grâce aux marins qui, à l'ancienne, se sont jetés bravement à l'eau, que l'échouage s'est terminé !

 Dernière étape, un peu acrobatique : il faut sauter sur la berge !

Le spectacle est haut en couleurs et les photographes se régalent.

Èchouage réussi ! On reste à papoter, par petits groupes colorés, devant les bateaux (comme dans les peintures de R L Dufour)...

 Pour aller de l'ancien port au port de plaisance on peut passer par le centre ville ou suivre la côte sur un ou deux Km.

En ces derniers jours d'avril le laurien rose est en fleur.

Des plantes grasses profitent de la moindre anfractuosité dans les rochers pour s'épanouir.

Avant d'arriver au port de plaisance, les falaises sont hautes et la mer profonde. Des jeunes gars en profitent pour s'exercer au plongeaon ou au saut dans l'eau.

Le port de plaisance n'est pas aussi attrayant que le vieux port, mais l'ambiance ne me déplaît pas !

 Agios Nikolaos me fait penser à Pornic : une petite ville de moins de 20 000 habitants, un vieux port près du centre historique et un port de plaisance situé à 1 ou 2 Km relié par un passage praticable à pied.

Comme souvent sur les bords de la méditerranée, les ports sont un festival de couleurs vives.

Et s'il fait trop chaud ? Il suffit de vous asseoir à la terrasse d'un café et de commander un ouzo avec beaucoup d'eau et de siroter un moment la vie qui passe....

Il est agréable de se promener dans les rues d'Agios Nikolaos soit en longeant la côte pour aller du port de plaisance/commercial à l'ancien port, soit en coupant par le centre. 

Des petites filles s'entraînent à danser le Sirtaki, cette danse "authentiquement" traditionnelle, crée en 1964 pour le film américain "Zorba le grec" (sur une musique de Mikis Theodorakis, tout de même) !

Des chats jouent, eux aussi, à taquiner le lézard, au grand dam de l'impétrant !

La grande originalité et la grande attraction d'Agios Nikolaos, ce n'est pas la mer, ce n'est pas les montagnes -qui sont partout aussi belles en Crète -c'est le mystérieux lac Voulismeni !

Autrefois, on disait que l'on n'en connaissait pas le fond. En réalité, mesure précise faite, sa profondeur est de 64 m.

Aujourd'hui, ce n'est plus, stricto sensu, un lac car un bief a été creusé pour le relier à la mer. Il est toujours aussi beau, entouré de falaises, de maisons et de nombreux restaurants et cafés dans sa partie basse.

Un lieu idéal pour flâner à l'écart de la circulation tout en étant au coeur de la ville....

 L'arivée à Agios Nikolaos (Saint Nicolas) vers 22H30 nous avait fait découvrir une petite ville portuaire méditerranéenne de 20 000 habitants où les gens aiment traîner dans les rues le soir pour profiter d'un peu de fraîcheur. Fraîcheur toute relative : il fait encore 25° !

Le lendemain matin, au réveil, le soleil est radieux. L'hôtel est situé dans une petite rue qui donne sur le port. Les petits immeubles sont entassés sur les pentes d'une façon un peu désordonnée.

C'est à celui qui gagnera le plus de place en hauteur ! La palme revient à une petite maison construite au sommet d'un immeuble !

 Pas de toit d'ardoises ou de tuiles mais des terrasses souvent encombrées d'antennes, de panneaux solaires, de réserves d'eau !....

Côté port, la vue est plus réjouissante : des mats dressés et la mer les montagnes en arrière plan. En Crète, de toutes façons, les montagnes sont partout....

Il y a même, ce qui est assez exceptionnel, une petite plage de sable au lieu des traditionnelles plages de galets...

Pas de déception : l'eau est pure et transparente et la mer verte ou bleue !