Dans son ouvrage « Le crépuscule d’une idole », ONFRAY soutient l’idée que FREUD, amoureux de sa mère et détestant son père, a généralisé son cas personnel à l’humanité entière. Les relations névrotiques qu’il entretenaient
avec ses propres parents : une mère, beaucoup plus jeune que le père et dont il était le préféré et un père qu’il jugeait médiocre, lui ont servi à imaginer le « complexe
d’Œdipe ». Le déséquilibre de cette relation familiale est surtout due au fait que le petit Freud est l'élu, trop choyé par sa mère (qui l’appelle « mon Sigi en or"), parmi une dizaine de frères et soeurs issu des 3 mariages du père.
Freud a sexualisé la relation avec sa mère,
bien des années plus tard, en racontant une scène dans un courrier à son ami Fliess : « Ma libido s’est
éveillée envers matrem et cela à l’occasion d’un voyage fait de Leipzig à Vienne, au cours duquel nous avons dû passer une nuit ensemble et où il m’a été certainement été donné de la voir
nudam ». Pour atténuer la crudité du propos, Freud emploie, dans ce courrier, des mots latins pour
dire « mère » et « nue ».
L'hostilité envers son père se cristallise dans une scène racontée par Freud lui-même et qui s’est passée quand il avait 7ou 8
ans. Il entre dans la chambre de ses parents et fait ses besoins dans le pot de chambre. Son père, fâché, lui dit (c’est toujours Freud qui raconte) : « Ce garçon ne deviendra rien de bien ». Freud
précise : « Il faut que cela ait été pour mon ambition une terrible vexation, car les allusions à cette
scène reviennent sans cesse dans mes rêves… ». Ces petites histoires sans grande importance
(ce qui est réellement important me semble-t-il, c’est la différence de traitement par rapport aux autres enfants - et en particulier de la part de la mère - envers l’enfant Freud !) sont devenues
la base d’une théorie, le complexe d’Œdipe, qui s’applique au cas de Freud lui-même et à d'autres qui lui ressemblent peut-être, mais qu’il a l’ambition démesurée de généraliser au monde entier
!
Freud généralise les sentiments négatifs
qu’il éprouve envers son père à l'humanité toute entière y compris dans les temps préhistorique. Ainsi fait-il commencer la civilisation par le meurtre rituel du père dans « Totem et Tabou », il s’attaque à Dieu le Père dans « L’Avenir d’une illusion » il accable le président des USA, Wilson, qui déclare avoir toujours aimé son père, dans « Le président Wilson », et
dans « L’Homme Moïse et la religion monothéiste », il s’attaque au père du peuple juif. Il
prétend que Moïse n’est pas juif mais égyptien, que la religion juive descend du monothéisme du pharaon Akhenaton et que la civilisation juive est inférieure à celle des
pyramides...
Freud écrit ce livre, plutôt démoralisateur pour les juifs, pendant la montée du nazisme en Allemagne bien qu'il ait conscience
que « Déposséder un peuple de l’homme qu’il célèbre comme le plus grand de ses fils est une tâche sans agrément et qu’on n’accomplit pas d’un
cœur léger. Toutefois aucune considération ne saurait m’induire à négliger la vérité au nom d’un prétendu intérêt national. » Dans ce même ouvrage
Freud explique qu'en tuant le Christ, les juifs ont assassiné leur grand homme et répété le geste de la horde primitive (il fait référence à son ouvrage « Totem et
tabou »).
Onfray conclue alors « Mesurons avec effroi combien l’obsession du meurtre du père
génère chez Freud des prises de position extravagantes, délirantes, incompréhensibles, antisémites
même, si on ne les mets pas en relation avec ces règlements de comptes libidinaux, ce combat d’une psyché
travaillée dans son tréfonds par le tropisme incestueux. »
Des psychanalystes médiatiques et des journalistes complaisants, reprennent cette analyse d'Onfray pour dire que le philosophe accuse
Freud d’être antisémite. A la vérité, ce n’est pas Onfray qui affirme que Moïse n’est pas juif et que l’antisémitisme est né du meurtre du Christ et que « du fait de cette décision, ils se trouvent à l’heure actuelle plus séparé que jadis du reste du monde », « L’heure actuelle » faisant référence au nazisme triomphant et persécuteur des juifs en 1938 ! Ces propos, regrettent Onfray, pourrait faire croire à
l'antisémitisme de Freud s’il ne s’agissait pas, pour lui, de démontrer, par tous les moyens, la validité de ses théories : « Cette soumission
de la théorie psychanalytique à l’impératif autobiographique guide Freud dans chacun de ses pas d’aveugle – comme Œdipe… »
Voilà bien un mauvais procès fait à Onfray, qui montre une fois de plus que lorsque l’on est dépourvu d’arguments, on fait des
attaques sur la personne… Une façon de détourner l’attention du sujet principal, d’essayer de discréditer l’auteur et de décourager de la lecture de son livre. Calomniez, il en restera toujours
quelque chose !... C’était déjà la technique utilisée pour discréditer l’excellent « Livre noir de la psychanalyse ».