(Interruption momentanée sur l'Inde pour évoquer l'actualité)
On connaît cette histoire du type (ou de la fille) qui a perdu ses clés. Il les a perdues sur le trottoir, près d'un banc, mais il les cherche un peu plus loin sous
un réverbère. Son(a) copain(ine) lui dit : « pourquoi cherches-tu tes clés sous le réverbère alors que tu les as perdues près du banc ? ». L'autre lui
répond : « Eh bien, parce que sous le réverbère, il y a de la lumière !»
Souvent nous procédons ainsi : nous cherchons « là où il y a de la lumière ! » Que ce soit pour les causes complexes d'une crise, ou pour
nos clés.
Ainsi, pour la crise, on accuse les banquiers. On a cherché sous le réverbère, ils étaient sous les projecteurs et on les a accusés sans chercher plus loin. La
réalité est plus grave que la dérégulation de la finance et les malversations de certains banquiers !
Depuis les années 50-60 le tiers-monde a commencé à évoluer et nous sommes arrivés à un moment de l'histoire où les rapports de force basculent. La toute
puissance américaine (et plus largement, occidentale) est terminée. Les pays émergents l'Inde, la Chine, l'Indonésie, l'Iran, la Turquie, certains pays arabes, le Brésil,... sont devenus les
usines du monde ce qui a provoqué la désindustrialisation dans les nôtres. Nous avons gardé une certaine avance dans des domaines de hautes technologies (pour la France, par exemple,
le nucléaire civil, l'aviation),... mais cela ne compense pas les pertes causées par ailleurs.
À cette désindustrialisation s'ajoute, aux USA, le coût de 2 guerres interminables en Irak et en Afghanistan.
Pour maintenir leur niveau de vie, les USA ont fabriqué artificiellement de la monnaie. Cette monnaie s'est fixée sur l'immobilier en particulier,
déclenchant des spéculations et la crise des subprimes. On connaît la suite, ou, plus précisément un bout de la suite, car nous sommes dedans et cette crise va durer...
Elle va durer car elle n'est pas tout à fait comme les autres (la « bulle internet » de 2001 par exemple), elle marque la fin d'une
époque :celle de la domination américaine et occidentale et l'avènement de nouvelles puissances. Contrairement à ce que pensent certains, elle ne marque pas la fin du capitalisme
(le prétendant chinois est hypercapitaliste) mais la fin d'une suprématie. On peut même dater le point de rupture au 11 09 01, date à partir de laquelle, les USA ont maintenu
artificiellement leur niveau de vie en s'endettant.
Après cette crise, les choses ne reviendront pas comme avant. Les nouveaux rapports de force dans le monde vont prendre du temps à s'installer mais ils
s'installeront. De quelle nature seront-ils ?... On peut se douter que les puissances, portées par les grandes et anciennes cultures d'Asie et du Moyen-Orient, feront de plus en plus
entendre leurs voix et chercheront à imposer leurs propres styles de vie...et cela aura des conséquences concrètes dans notre vie de tous les jours, aussi bien sur nos idées
que sur notre niveau de vie !....
Notre mode de vie est appelé à connaître de grands changements qui ne seront pas faciles à accepter. Les émeutes en Guadeloupe, les manifestations
syndicales, nous en donnent un aperçu aujourd'hui.
Sans un minimum de réflexion sur ce qui est entrain de se passer, pas seulement au niveau de la France, mais aussi au niveau mondial, nous risquons d'être
broyés par des évènements qui nous dépassent. Mais n'est-il pas juste que les pays du tiers-monde accèdent au développement ?...
Sur le site de Thuclyde :" le webzine de l'histoire", vous
pouvez lire un article sur le rôle du libéralisme et du capitalisme dans la crise et une réponse à Martine Aubry qui affirme que la crise révèle "l'effondrement du libéralisme" :
http://thucydide.over-blog.net/article-24524151.html